Certains s’assoient autour d’un café, d’autres autour d’une carte, comme dans ce studio parisien de la radio associative RapTz. Une fois par mois environ, Maxime Salles donne la parole à des créateurs de cartes, au micro de son émission «Cartapaname». Ce cartographe, géomaticien, a d’abord co-créé l’association «Les artisans cartographes», qui fête ses dix ans cette année, avec l’idée de promouvoir la discipline et «d’expérimenter tout un tas de choses» dans ce domaine. Depuis un an, Maxime s’est lancé dans la radio. Son objectif est d’interviewer des professionnels, de les laisser parler de leur métier, en décrivant «ce qu’ils font et de comment ils le font»

«Je veux mettre en valeur le travail des uns et des autres, à la manière du Fanzine de cartographie mis en place par l’association, où des cartes de cartographes français sont publiées», explique-t-il. Après avoir constaté que ce format de podcast dédié au métier de cartographe n’existait pas, Maxime lance son premier épisode avec Lucas Destrem au micro, fondateur de GéoGraphismes.
Avant toute interview, à la manière d’un journaliste, Maxime sélectionne les travaux de ses invités. «Je choisis généralement trois cartes qui m’ont plu et deviennent le fil rouge de l’échange. Je n’aborde pas vraiment le côté technique avec mon invité. Le but n’est pas de faire un tutoriel, mais plutôt de détailler l’art et la manière de faire des cartes. Pourquoi il les a faites et comment.» Quand un mot technique apparaît, il est expliqué, car un podcast est destiné à être écouté par n’importe qui.

«Le choix du choix du thème est important pour comprendre comment il est parfois possible de représenter des lieux sans s’y être rendu». Avec Perrin Remonté, c’est l’inverse. Lui explique son exploration de l’île d’Ouessant, en Bretagne, pour créer une carte uniquement à l’aide d’une boussole et d’un télémètre.

Pour les premiers épisodes de Cartopaname, Maxime avait interrogé des personnes qu’il connaissait, pour être plus à l’aise. Avec le temps, il s’intéresse désormais à ceux et celles dont il apprécie les productions. «J’aime bien quand ça sort un peu du cadre. Une carte peut être super belle et en même temps très banale, car elle utilisera des codes très classiques pour représenter différents éléments.» Par exemple, Lucas Destrem pousse ces codes très loin, notamment avec sa série de cartes des départements français. Créée en 2024, elle laisse apparaître chacun d’entre eux sous forme d’animaux, nommée «Zoodépartements», comme c)-dessous avec le Caméléon de Seine-Maritime.

«L’aspect créatif est vraiment important. Chercher de nouvelles façons de représenter les choses, c’est de l’artisanat avec une recherche artistique poussée.»
L’émission aborde aussi le traitement des données et sa restitution. D’une bande dessinée sur l’histoire de la cartographie, au poster ou aux jeux de cartes, les supports varient autant que les sujets traités.
Retrouve Maxime dans Cartapaname sur le site de Raptz:
https://www.raptz.com/show/cartapaname/podcasts
